Comment devenir végétalien?

Pour devenir végétalien, il suffit de changer d’habitude et d’accepter de sortir de son régime alimentaire restrictif. Sur la route, on y découvre aussi comment bien se nourrir en fonction des besoins de son corps et où trouver les nutriments essentiels à sa bonne santé.

Il n’est pas question de devenir végétalien par une méthode de suppression, c’est-à-dire arrêter purement et simplement de consommer le lait de vache, le fromage, les œufs, le poisson et la viande. Vu comme cela, l’exercice est quasi impossible et dans tous les cas douloureux. Ce qu’il faut faire alors? Découvrir comment remplacer ces aliments par une infinité d’autres aliments qui raviront les papilles gustatives et feront découvrir un monde de possibilités en termes de saveurs encore insoupçonné. Et bien sûr, en faisant tout ça, il s’agit de rester (ou devenir) en excellente santé. Le mot d’ordre donc: créer de nouvelles habitudes encore plus délicieuses, saines et respectueuses. En route !

Dans la suite de cet article, je vous présente une série d’aliments d’origine végétale vous permettant d’obtenir tous les nutriments que vous réclame votre corps. Ensuite, je vous indique quelques manières très simples de remplacer les produits d’origine animale et vous démontre qu’un régime alimentaire végétalien n’a rien de restrictif, bien au contraire!

Les aliments d’origine végétale

Une alimentation végétalienne consiste en quoi exactement, à part de la salade ? Eh bien, c’est en fait beaucoup d’autres choses. On distingue généralement six groupes alimentaires distincts, tous d’origine végétale:

1) Légumes tels que poireau, aubergine ou poivron:

Les légumes en général sont riches en vitamines C et B9. Certains légumes sont très riches en fer, comme le persil, le brocoli, les haricots verts et certains choux. Les haricots blancs, le brocoli et certains choux contiennent aussi du calcium.

2) Fruits tels que pomme, pêche ou cerise:

Les fruits constituent aussi une bonne source de vitamines C et B9. Certains fruits sont aussi riches en fer, comme les abricots, les figues et les prunes, miam ! Les figues et les oranges sont encore deux sources de calcium.

3) Céréales tels que millet, orge ou blé:

Les céréales sont entre autre riches en protéine et en fer.

4) Légumineuses tels que lentille, soja ou pois-chiche:

Les légumineuses sont aussi riches en protéine et en fer. En particulier, le soja et le quinoa sont considérés comme étant de très bons substituts à la viande, étant donné leur composition en acides aminés essentiels. Le calcium se trouve aussi dans les légumineuses comme le lait de soja enrichi au calcium ou le tofu.

5) Fruits oléagineux tels que amande, noix de cajou ou pistache:

Les fruits oléagineux sont riches en protéine et en fer aussi. Les amandes contiennent quant à elles du calcium. Les noix et l’huile de noix sont de très bonnes sources d’oméga-3.

6) Graines telles que sésame, chia ou tournesol:

Les graines de lin, l’huile de colza et de lin sont tous des sources d’oméga-3.

Voilà, plutôt pas mal, n’est-ce pas ?

Il est aussi important de faire une petite remarque concernant la vitamine B12. Cette vitamine est nécessaire pour fabriquer les globules rouges, les plaquettes et les globules blancs et pour maintenir le système nerveux en bonne santé. Elle n’est pas présente dans les végétaux et les animaux sont également incapables d’en fabriquer. On la trouve en fait dans des bactéries. Avant la terrible invention de l’élevage intensif, les animaux trouvaient la vitamine B12 dans le sol. Aujourd’hui, plus de 90% des vitamines B12 sont fabriquées dans les usines et injectées dans le bétail. Il est très facile de se procurer un complément de vitamine B12 bon marché pour les végétaliens. J’achète le mien dans mon magasin bio.

J’en ai fini avec la partie théorique rébarbative, mais je tenais encore une fois à éveiller votre curiosité et vous inviter à vous renseigner sur ce que vous mangez et surtout sur ce que vous devez manger pour être en bonne santé. A vous maintenant de faire vos propres recherches et d’en parler avec des personnes du métier. Passons à la pratique, le côté bien plus fun de la cuisine.

Tour de magie pour remplacer les produits d’origine animale

Vous vous demandez surement comment vous allez remplacer votre lait adoré, votre fromage inégalable et vos œufs pour faire de merveilleuses pâtisseries. Voici quelques idées trouvées dans mes nouveaux livres de cuisine et sur internet. J’ai tout testé, ça fonctionne pour de vrai ! Un petit tour de magie:

Le lait de vache se remplace par le lait d’amande, de chanvre, d’avoine, de riz ou encore de soja ! Pas d’effet restrictif ici, donc. Et tout ça c’est pareil avec le yaourt. Les yaourts au soja ou au coco sont un délice. Et pour la crème culinaire, idem ! J’aime alterner crème de riz et de soja dans ma cuisine. Je trouve tous ces aliments dans mon supermarché quotidien.

Le beurre, question rhétorique, se remplace par la margarine et toutes les huiles végétales possibles et imaginables.

Et le fromage, alors ? Vous pouvez trouver du fromage végétalien dans les magasins spécialisés et/ou bio et sur internet. Moi, je m’amuse à faire mon fromage avec mon robot de cuisine. J’adore en particulier moudre des noix avec de la poudre d’ail et d’oignon et de la levure noble (je vous parle de ces flocons magiques plus bas) pour créer mon parmesan à saupoudrer sur mes pâtes. Et parfois, je remplace les noix avec des graines de sésame. Je vous promets de publier mes recettes très vite ! Pour les fromages crémeux à tartiner ou à manger en sauce, j’utilise principalement les noix de cajou et je m’amuse avec les épices. Oui oui, je vais partager mes recettes pour ça aussi.

La levure noble (nutritional yeast en anglais) est le petit secret des végétaliens. Elle ne fait pas gonfler les préparations (elle est inactive), est très riche en vitamines B12 et, surtout, elle possède des saveurs de fromage et de noix. On la trouve très facilement dans son magasin bio et on ne s’en sépare jamais plus.

Tout ça c’est bien beau, mais le plus dur reste à faire : remplacer les œufs. Difficile ? Qui a dit difficile ? Il suffit juste de connaître la formule magique. On remplace un œuf par:

  • 45 g de compote de pommes; ou
  • 45 g de yaourt végétal; ou
  • 45 g de tofu soyeux; ou
  • 2 càs de fécule de maïs mélangée à 2 càs d’eau.

Si vous devez remplacer plusieurs œufs dans une recette, comptez pour un œuf:

  • 1 càs de graines de lin mélangées à 3 càs d’eau; ou
  • ½ banane (pour les recettes sucrées).

Et oui, je vous l’avais dit. Rien n’est irremplaçable et le végétalisme est synonyme d’abondance. Vous comprenez maintenant pourquoi Bill Clinton, Brad Pitt, Prince, Anne Hathaway, Ben Stiller, Michelle Pfeiffer, Christine Lagarde, Alanis Morisette, Moby et moi sommes végétaliens ? C’est très facile, amusant, sain et ça nous fait découvrir un nouveau monde de possibilités. Et surtout, surtout, c’est excellent pour la santé de notre chère planète (voir mon article Pourquoi devenir végétalien).

Si jamais vous étiez tentés par l’expérience, faites vos recherches, suivez un défi vegan disponible sur internet, comme celui du mouvement Fuda (voir vidéo) en français ou mon préféré de Colleen Patrick-Goudreau en anglais. Renseignez-vous sur les ingrédients magiques à toujours avoir dans votre placard et commencez à penser à toutes vos recettes qui sont déjà végétaliennes ou presque ! La transition se fera donc tout en douceur. Dans mon prochain article, je partagerai avec vous mon premier mois en tant que végétalienne et vous donnerai toutes mes petites astuces. Je vous laisse pour l’heure digérer ces informations et je vous retrouve sur mon blog avec des recettes délicieuses du nouveau monde sur lequel vous venez d’accoster. Au plaisir, Alizée.

Pourquoi devenir végétalien ? | Why become vegan?

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Devenir végétalien est un processus de prise de conscience, pas une idée folle sortie de la tête d’un hippie

Cet article n’a pas pour but de critiquer les hippies, entendons-nous bien. Je cherche surtout à partager l’idée que le végétalisme n’a rien de fou, tordu, difficile, mauvais pour la santé et surtout, inapproprié pour les gens qui se disent être “normaux”. C’est peut-être simplement un changement dans notre mode de vie qui s’impose petit à petit et qui, dans quelques années, sera de l’ordre de la normalité pour l’humanité toute entière. Pourquoi? Parce qu’à l’heure actuelle, il ne semble pas exister d’autre solution.

En écrivant cet article, j’espère vous mettre la puce à l’oreille et vous pousser à faire vos propres recherches sur le sujet. Il me parait en effet censé de baser sa pratique alimentaire sur une connaissance des choix qui s’offrent à nous ainsi que sur leurs conséquences pour la planète, plutôt que sur une habitude jamais remise en cause dans notre société.

Est-ce vraiment important? Non, pas vraiment, si vous ne vous sentez pas interpelés par la famine dans le monde, la dégradation environnementale, dont la pollution des eaux et des terres et les émissions de gaz à effet de serre, l’extinction des espèces terrestres, aquatiques ou des végétaux, la déforestation ou la destruction des océans, ces surnommés “poumons de la terre”, la surconsommation de notre rare source d’eau douce, la maltraitance des espèces animales par l’homme ou encore simplement par les nombreux problèmes de santé de notre génération. Mais si, par chance, ces sujets vous concernent et que vous souhaitez, à votre petite échelle, faire la différence; renseignez-vous sur l’impact de l’élevage et de la pêche industriels.

Mais d’où je sors, moi, avec cette idée de remette en cause ce qui semble être la base de notre alimentation? Moi, je suis une madame tout-le-monde qui entend parler de l’impact des émissions de gaz à effet de serre et des analyses scientifiques alarmantes sur le futur de notre chère planète. Je me tracasse aussi légèrement du sort de toutes ces espèces animales élevées dans des conditions atroces et/ou tuées par milliers (millions?) chaque jour pour nourrir les populations des pays aisés, conduisant à la famine les citoyens du reste du monde. Et puis un jour, j’ai pris un abonnement Netflix et je suis tombée sur un programme qui a répondu à beaucoup de mes questions: Cowspiracy: The Sustainable Secret. Ce n’est pas une nouvelle bible et ce n’est pas non plus l’unique source d’information valable, mais ça secoue un bon coup et c’est ce dont j’avais besoin pour comprendre comment je devais vraiment agir pour faire la différence. Je vous conseille vivement de regarder ces 90 minutes d’information à couper le souffle. Vous allez apprendre plein de choses sur tous les problèmes énumérés plus haut et surtout comprendre pourquoi vous n’avez jamais ou très peu entendu parler des conséquences de l’élevage et de la pêche industriels.

En bref, voici ce que je retiens et qui m’a fait devenir végétalienne (librement traduit de l’anglais  à partir de http://www.cowspiracy.com/infographic):

  • Surface de terre nécessaire pour nourrir une personne mangeant de la viande pendant un an (12.150m²) = 18x plus grande que pour nourrir cette même personne si elle était végétalienne (675m²);
  • 51% des émissions de gaz à effet de serre sont dus à l’élevage industriel;
  • 110 espèces d’animaux et d’insectes disparaissent chaque jour à cause de la déforestation, sachant que l’élevage industriel est à 91% responsable de cette déforestation;
  • 1 kg de poissons pêchés = 5 autres kg d’espèces maritimes pêchées en même temps, puis triées et rejetées mortes à l’eau;
  • 1/3 d’eau douce présente sur terre est utilisée pour l’élevage industriel;
  • Déchets d’une ferme contenant 2.500 vaches à lait = déchets d’une ville de 411.000 habitants.

[Boum] Moi aussi, mon cœur s’est un peu arrêté de battre.

Maintenant, vous avez une petite idée de ce dont j’essaie de vous parler. Je vous invite à être curieux, creusez plus loin, vérifiez ces informations, cherchez-en d’autres. Pour ce qui concerne les mauvaises nouvelles, j’estime avoir joué mon rôle suffisamment.

Je viens maintenant avec une énumération plus joyeuse en vous proposant de jouer à “Si je deviens végétalien(ne)“: les terres aujourd’hui utilisées pour entreposer et nourrir le bétail pourront servir à nourrir la population humaine mondiale; je participe à une réduction importante d’émission de gaz à effet de serre, ainsi qu’à une réduction majeure d’émission de méthane; la déforestation n’aura plus lieu d’être et on ne perdra pas des centaines d’espèces animales chaque jour; l’océan survivra à cette terrible agression et arrivera peut-être à continuer à transformer le CO2 en oxygène, ce qui est pas mal pour moi qui meurs d’asphyxie le jour où je n’ai plus d’oxygène à respirer; tout le monde pourra profiter des sources d’eau douce qui se font si rares dans certaines régions; j’arrête de polluer la terre et l’eau avec les déchets de bétail. Il sentira enfin bon tout près des champs!

Non non, un régime alimentaire différent ne vous transformera pas en Jésus-Christ Superstar, mais enfin le monde entier aura de quoi vous remercier. C’est le moins qu’on puisse dire. Bien sûr, je n’ai pas la prétention de croire que chaque personne bien informée prendra la décision de devenir végétalien du jour au lendemain. Je l’ai fait, j’en suis très heureuse et je me permets simplement d’espérer de toutes mes forces que la majorité du reste du monde suivra aussi. Mais je réalise que les habitudes sont bien difficiles à changer et que le végétalisme fait peur parce qu’il renvoie à des idées de privations et de mauvaise santé. Mon prochain article portera donc sur le végétalisme en lui-même; comment apprécier ce changement d’habitude alimentaire tout en restant (devenant?) en excellente santé. A bientôt!


[English]

Becoming vegan should not be seen as a crazy hippie idea, but rather as a process of awakening 

This article is of course not intended to criticize hippies. I am only willing to share the idea that being vegan is not crazy, twisted, difficult, unhealthy or inappropriate for people who call themselves ‘normal’. This may simply be a change in our lifestyle that will take more importance through the years. Why is that? Because at the moment, there seems to be no other sustainable solution.

I believe information is key, even and especially when it comes to eating habits. It is important to opt for a diet based on a strong knowledge of the existing choices that we do have and on their consequences for the planet, rather than on habits never challenged by our society.

But is that really so important? Well not if you do not feel concerned by famine, environmental degradation including land and water pollution and greenhouse gas (GHG) emissions, extinction of species and plants, deforestation and destruction of oceans – the so-called ‘lungs of the earth’–, overconsumption of our scarce freshwater source, mistreatment of animals by human or simply by many of our current health problems. However, if by any chance one of these issues interests you and if you are willing to take action accordingly; go find out about the impacts of industrial livestock and fishing.

Reasonably you might be asking yourself who I am to call into question our long established eating habits. I am not much more than anyone of you who has heard about GHG emissions and alarming scientific analysis on the future of our beloved planet. I also slightly worry about the fate of animals raised in atrocious conditions and/or killed by thousands (million?) every day to feed the population of wealthy countries, while leading to famine the rest of the world. And then one day, I took a Netflix subscription and I happened to watch a documentary that answered many of my questions: Cowspiracy: The Sustainable Secret. This is not the new bible and it is also not the only valid source of information, but it shakes you well and that is what I needed to understand how I had to behave to really make a difference. I advise you to look at these 90 minutes of breath-taking information. You might learn a lot about all the problems listed above and especially you will understand why you have never heard about the consequences of industrial livestock and fishing before.

Here are the few data that made me realised I had to go vegan (http://www.cowspiracy.com/infographic):

  • Land needed to feed 1 person for 1 year: vegan = 674 m² | meet eater = 12 150 m² (12x vegan);
  • 51% of global greenhouse gaz emissions (GHG) are due to livestock and their byproducts;
  • 110 animal and insect species are lost everyday from rainforest destruction when animal agriculture is responsible for 91% of Amazon destruction;
  • For every 1 kg of fish caught 5 kg of unintended marine species are caught and discarded as by-kill;
  • The meat and dairy industry uses 1/3 of Earth’s fresh water;
  • Waste from a farm of 2 500 dairy cows = waste from a city of 411 000 people.

Same here, my heart stopped beating for a while.

I hope you get an idea of what I am talking about. I invite you to be curious, dig further into it, check the information and look for other ones. As for the bad news, I think we are good here.

I come with a rather joyful enumeration, if you accept to play this game with me: ‘If I become vegan’: lands today used for livestock will be used to feed the world’s human population; I participate in a significant reduction of GHG and methane emissions; deforestation will have no reason to be and we won’t lose hundreds of animal and insect species every day; oceans might survive the terrible current aggression and manage to continue transforming CO2 in oxygen, which is not bad considering I die the day I have no oxygen to breathe; everyone can access fresh water sources; and I stop polluting land and water with livestock waste. Hey, it finally smells good around fields.

Of course a different diet will not transform us in Jesus-Christ Superstar, but at least the world will be thankful. And this is the least I can say. I do not believe that every well informed person will decide to go vegan overnight. I did it, I am very happy about it and I hope the majority of the world will soon follow. But I realise that habits are resistant and that veganism scares away because it erroneously refers to privation and poor health. My next article will therefore focus on veganism itself; how to appreciate this new way of eating while remaining (becoming) in excellent health. Talk to you soon!